Ce que le frison signifie pour moi-Frank Leyendekker

Ce que le cheval frison représente pour moi ?

Tout a commencé en 1950, alors que j'avais une vingtaine d'années. Avec mes amis, nous sommes allés un soir à la foire de Pomona, dans le sud de la Californie. J'ai regardé à travers une clôture en bois et j'ai vu quatre chevaux, tous attelés, avec ces magnifiques harnais. C'était quelque chose que je n'avais jamais vu auparavant. C'était très joli et je me suis dit : "Que dirait-on si ces harnais étaient montés sur des chevaux frisons ?

Je n'imaginais pas pouvoir un jour m'offrir des harnais aussi extravagants. Pourtant, bien des années plus tard, mon rêve est devenu réalité.

Deux ans avant de visiter la foire, je venais de quitter ma ville natale de Witmarsum et tout ce que je connaissais. J'ai grandi en travaillant avec des chevaux frisons, que j'utilisais quotidiennement pour faucher et ratisser le foin, entre autres tâches. Désormais installé aux États-Unis, ma femme Adrianna, que j'ai épousée en 1955, et moi-même avons créé une laiterie à Visalia en 1958.

Mon frère Sikke est resté aux Pays-Bas, mais notre passion pour les Frisons a maintenu notre relation forte. Je suis retourné en Frise pour rendre visite à Sikke en 1976. Après le décès de mes parents, j'ai voulu acheter des chevaux frisons et les emmener en Amérique. Mon frère m'a encouragé à parler d'abord à Lammert Huijing, secrétaire de la Koninklijke Vereniging "Het Friesch Paarden-Stamboek" (KFPS).

Au cours de la réunion avec Huijing, celui-ci a fait part du fait que la KFPS était "un navire en train de couler". À l'époque, le nombre de membres était en baisse aux Pays-Bas et très peu d'étalons étaient qualifiés. La race du cheval frison était en train de mourir par manque d'argent et d'intérêt.

J'ai dit à Huijing que je pensais pouvoir aider à changer la situation. "Tu penses que tu peux changer les choses ? m'a répondu Huijing. Je lui ai parlé de mon projet d'amener des chevaux frisons en Amérique.

Peu après, j'ai acheté trois chevaux frisons : un étalon et deux juments de deux ans : Laes, Linie et Lycheltje. Avec mon frère Sikke qui s'occupait des chevaux, ma prochaine étape était d'envoyer les chevaux en Amérique.

Leyendekker a ouvert la voie au transport de chevaux dans le monde entier.

À l'époque, le seul moyen d'acheminer des chevaux vers l'Amérique était le bateau. Cela pouvait prendre jusqu'à cinq semaines et il n'y avait aucune garantie.

J'ai demandé à KLM et à Lufthansa Airlines s'ils pouvaient transporter les chevaux par avion. Lufthansa a accepté, mais elle n'était pas préparée à un tel transport. Pendant les neuf mois qui ont suivi, j'ai travaillé avec Lufthansa à la construction et à la conception d'une caisse spéciale basée sur les mesures des chevaux - une conception encore utilisée aujourd'hui.

Le premier groupe de chevaux frisons a quitté Amsterdam en 1977. C'était la première fois que des chevaux frisons voyageaient par avion de l'Europe vers l'Amérique.

En 1979, j'ai expédié trois juments pleines en Amérique, également par Lufthansa. Ces deux expéditions de chevaux ont constitué la base de mon élevage. Cela a ouvert la porte au transport de chevaux dans le monde entier.

Premier Keuring en Amérique dans les années 1980

J'aimais voir d'autres Américains apprécier le cheval frison. En même temps, je souhaitais que la race reste pure. En 1982, je me suis rendu en Frise pour discuter d'une idée avec Huijing. Les juges du KFPS pourraient-ils venir aux États-Unis pour juger les chevaux frisons ? Huijing a répondu par l'affirmative... mais je devais payer les billets d'avion des juges pour l'Amérique.

Grâce à ces efforts, le premier concours de chevaux frisons a eu lieu à Pomona en 1984, sur le même champ de foire où j'ai jeté un coup d'œil pour la première fois à travers la clôture.

Après le Keuring, les juges m'ont demandé : "Pourquoi ne créez-vous pas une organisation ici en Amérique ?".

C'est ainsi que la première réunion de la Friesian Horse Association of North America s'est tenue le 2 décembre 1984 au restaurant Marco Polo à Visalia, en Californie.

J'ai fait en sorte que le cheval frison devienne d'abord une race de chevaux américaine légale. J'ai signé les documents légaux à Sacramento en 1984, et c'est à partir de ce moment-là que la Friesian Horse Association of North America a été créée en tant qu'organisation à but non lucratif.

Au fil des ans, j'ai possédé de nombreux étalons approuvés.

Laes 278 (Kasper)

Bendert 281 (Wessel)

Ids 300 (Hearke)

Warn 335 (Hearke)

Frans 289 (Lammert)

Sibald 380 (Sjerk)

Jisse 433 (Jasper)

Haike 482 (Arjen)

Haike 482 est arrivé dans mon ranch au printemps 2019. C'est un cheval de sport polyvalent, qui a performé au niveau du Prix St. George, et qui est loué pour son mouvement puissant et spacieux. La progéniture de Haike porte une grande expression et de belles têtes nobles.

Haike 482 et Sibald 380 poursuivent aujourd'hui leur carrière d'étalons reproducteurs.

J'aime l'action du cheval frison et j'estime qu'elle est mieux mise en valeur sous harnais que sous la selle. Depuis 35 ans, mes chevaux et mes calèches sont utilisés pour la Tournament of Roses Parade à Pasadena, à laquelle je participe depuis 1983.

Le rêve que j'ai fait il y a de nombreuses années en regardant à travers une clôture aura un impact sur le cheval frison pour les années à venir.